Faulquemont, une cité chargée d'histoire

Capitale de la vallée de la Nied, FAULQUEMONT a une origine très lointaine dont il n'est pas possible de situer la date exacte.

Certes, les Médiomatriques, premiers occupants du pays lorrain dont nous connaissons le nom avaient entre autres, choisi les vallées des deux Nieds pour se fixer ( environ 3 siècles avant J.C. jusqu'à 58 avant notre ère). Mais ce n'est que grâce aux fouilles effectuées en 1934-35 et 36 par MM. Welter et Delort à la limite des bans de Chémery et de FAULQUEMONT, qu'un village gallo-romain est sorti d'un sommeil de 18 siècles. Ce village, qui semble avoir été détruit par un violent incendie, était formé de plusieurs villas romaines, ainsi que d'une importante poterie où l'on fabriquait, à la demande, des amphores, des cruches, de la vaisselle fine, des briques ou des tuiles, dont les plus belles pièces sont déposées au Musée de Metz.

Sur les 36 potiers dont les archéologues ont découvert la signature, deux ont connu une célébrité internationale de leur temps, à savoir Satto (90 à 160) et Saturninus, leurs vases étant exportés jusqu'en Hollande, en Angleterre et dans la vallée du Danube. Cette période gallo-romaine n'a toutefois pas livré tous ses secrets, car si les habitants et la voie romaine sont connus, il reste à trouver le cimetière, lieu riche en renseignements archéologiques.

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Moulage d'un fragment de vase en céramique sigillée de l'officine de Chémery-Faulquemont (début du II siècle après JC)

Prospère sous la domination romaine, FAULQUEMONT disparaît ensuite à la suite des invasions barbares, pour renaître vers 1100, en des lieux différents en bordure de la Nied. Toutefois, d'après les auteurs de "Das Reichsland Elsass-Lothringen (1901-1903) Ortsbeschreibung" une tombe d'origine mérovingienne aurait été découverte au cimetière Saint-Vincent, ce que nous n'avons pu confirmer.

FAULQUEMONT porte un nom d'origine romaine dû à son relief : Falconismons que nous trouvons pour la première fois en 1210. Ce nom connaîtra plusieurs mutations : Faukemont (1238), Falkenburg (1399), Falkenberg (1399 et durant les deux occupations) pour devenir enfin FAULQUEMONT.

Petite ville fortifiée, chef-lieu de la seigneurie du même nom, Faulquemont appartient tout d'abord aux évêques de Metz et passe ensuite sous la domination des ducs de Lorraine qui, comme les évêques, donnent en fief à différentes familles, dont le premier est Bruniko de Malberg, plus tard de Fénétrange. En 1270, Jean de Fénétrange possède Fénétrange, FAULQUEMONT, Créhange, etc... En 1440, les possesseurs de FAULQUEMONT sont le Duc de Lorraine, Jean de Fénétrange et Dietrich Bayer de Boppart. En 1587 Paul, comte de Salm, seigneur par moitié de FAULQUEMONT donne à 7 particuliers 1000 jours de terre en friche pour y ériger le village de Chémery. En 1590, les Messins font le siège de la petite forteresse de FAULQUEMONT Le village de Redlach est érigé en 1607 sur 1600 arpents de bois distraits de leur domaine par Elysée d'Haraucourt et le Comte François de Lorraine. Et pourtant, FAULQUEMONT ne compte que 79 habitants en 1615, en raison de l'exiguïté de la ville, enserrée dans ses remparts. Bonhouse (actuellement ferme) "dont dépend l'étang de Lindre et ses beaux bois, appartient à Monseigneur d'Haraucourt seul" étant une terre franche, n'est de ce fait, sujette à aucune dîme. A proximité de ces lieux se trouve la potence qui est détruite et dont un lieudit cadastral porte toujours le nom.

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Pompe datant de l'époque médiévale

Sous le règne de Charles IV (1624-1675), la Lorraine est ravagée au cours de guerres qui opposent les Français, aidés de leurs alliés (notamment les Suédois) aux Impériaux. Dès 1622, FAULQUEMONT, ville bien fortifiée, donne l'hospitalité aux bourgeois de Boulay, Saint-Avold, Forbach, Hombourg, Fénétrange et Morhange. Malheureusement, au mois d'août 1636, les Suédois, commandés par le Comte de Morhange, prennent FAULQUEMONT : ils tuent et massacrent le curé, Wolfgang Zolver, le maire, Jean Barelle et plus de 60 bourgeois, en ne laissant derrière eux que ruine et désolation.

En 1634, les remparts et le château sont rasés sur ordre de Richelieu : des traces de ces vestiges sont encore visibles au XVIIIe siècle. En 1650, il n'y a que 10 habitants dans les ruines de FAULQUEMONT 2 à Vahl, 2 à Tritteling, 1 à Redlach, personne à Adelange, Chémery, Morhange, etc... En 1683, on construit la première maison hors des ruines, vers Saint-Avold. La ville se repeuple et en 1709 on compte 94 feux. En 1770 se construit la première maison du faubourg du Ham. Entre-temps, par édit du 4.12.1629, est crée le marquisat de FAULQUEMONT au profit de la famille de Haraucourt, se composant de plusieurs fiefs, à savoir FAULQUEMONT, Dalem, Volmerange, Guenviller, Marienthal, Merlebach, Tritteling, Redlach, Vahl, Adelange, Hargarten, Teterchen, Goldenholz, Bonhouse. La famille de Haraucourt reste en possession du marquisat jusqu'à l'extinction de la branche masculine en 1743 ; celui-ci passe alors à la famille de Thiard, marquis de Bissy, qui s'éteint peu après. En 1751, il est la possession du comte de Choiseul-Beaupré, avant d'être rattaché à la France en 1766 à la mort de Stanislas LESZCZYNSKI, dernier duc de Lorraine.

La comtesse de Choiseul laisse un profond souvenir, aidant par ses largesses à construire l'église paroissiale en 1763-1765, l'ancienne datant de 1375. Cette grande dame fait venir pendant plusieurs années de grandes quantités de nourriture pour la population.

A la révolution, FAULQUEMONT devient chef-lieu de canton du district de Morhange, puis de celui de Metz en 1802 et enfin de l'arrondissement de Boulay en 1870.

"Coutumes de France. Dans la Lorraine, pendant les jours qui précèdent Pâques, quand les cloches se taisent, les enfants annoncent les offices à l'aide d'une sorte de crecelle nommée schnurre."

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Intérieur de l'ancienne Mairie (photo prise en 1934)

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En 1855, la ville possède une manufacture de tabac, dont la qualité s'avère excellente. A l'annexion de 1870, les bâtiments de la manufacture servent de caserne de cavalerie avant d'abriter une usine d'étirage de tubes métalliques occupant 55 ouvriers en 1897, laquelle ferme ses portes en 1931.

A la même époque, une série de petites industries sont en activité : une tuilerie, des carrières de pierre à chaux, une tannerie, deux moulins à vapeur, deux scieries, une petite manufacture d'allumettes.

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FALKENBERG - FAULQUEMONT - - HAUPTSTRASSE - GRAND'RUE -- MARKTPLATZ - PLACE DU MARCHE

Se relevant des deux guerres mondiales ainsi que d'une nouvelle annexion, FAULQUEMONT connaît après 1945 un développement foudroyant, grâce aux Houillères du Bassin de Lorraine, dont elle fut le siège de la Direction Générale de 1960-1964. Témoin de ce développement, la population passe de 1 142 habitants en 1946 à 5 162 en 1962, suite à la construction de la cité minière imaginée par le célèbre architecte MADELINE.

Cette expansion devait malheureusement être stoppée brutalement par une décision du Conseil d'Administration des Houillères du Bassin de Lorraine en date du 26 Novembre 1970, décidant l'arrêt des travaux d'approfondissement du puits de FAULQUEMONT projetés à la cote 960 (quatrième étage).

Cela signifiait en clair la fermeture du puits à l'échéance de fin 1971 et la suppression de plus de 1 500 emplois, alors que la production 1969 avait été de 1 040 000 tonnes d'excellent flambant sec et que les réserves officiellement reconnues étaient de 33 millions de tonnes, sans compter un important gisement se situant au sud des cités.

La raison invoquée était le coût trop élevé de la thermie charbon par rapport à la thermie fuel ! La guerre israelo-arabe a balayé cette argumentation d'un coup de canon en automne 1973 : malheureusement on ne rouvre pas une mine comme un chantier de construction.

Cette décision de fermeture des HBL, qui s'est avérée par la suite comme une erreur, provoqua des mouvements sociaux très durs tant dans la région de FAULQUEMONT que dans le Bassin Houiller en 1970/71 et en 1974.

Toutefois, rien ne servait de se lamenter, il fallait préparer l'avenir, un avenir bien sombre en cette fin d'année 1970.

Fort heureusement, les élus locaux et responsables économiques soucieux de la diversification en matière d'emploi, avaient créé en juin 1970, le District Urbain de FAULQUEMONT qui regroupait les quatre Communes de FAULQUEMONT, CREHANGE, FLETRANGE et TRITTELING pour se donner les moyens d'industrialiser la région. La Commune de PONTPIERRE vint s'associer à ce District en 1974. Un peu auparavant, en mai 1973, CHEMERY fusionne avec FAULQUEMONT et devient commune associée.

Grâce à une active politique de prospection, le président-fondateur Me GOUY, conseiller général, puis M. BASTIAN, Maire de FAULQUEMONT, réussirent à implanter les entreprises VIESSMANN, VIDMAR, OBRINGER, ONATRA, HOMBURG/FRANCE, CTE (constructions Tuyauteries de l'Est), ROTO FRANCK et A.E.F. (Ateliers d'Emboutissage de FAULQUEMONT). L'industrialisation s'est poursuivie sous la présidence de François LAVERGNE. Il existe actuellement 67 entreprises représentant 2781 emplois sur les trois zones d'activités gérées par le District Urbain.

FAULQUEMONT et sa région ont repris un nouveau souffle, passant de la mono-industrie à la poly-industrie, grâce à une poignée d'hommes dynamiques, toutes tendances politiques confondues, ont donné le meilleur d'eux mêmes afin que cette belle contrée de la vallée de la Nied ne devienne un jour un désert entre le sillon métropolitain METZ-NANCY et le Bassin Houiller Lorrain.

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La zone industrielle

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